Une bonne occasion à saisir ou pas

Un premier débat a été lancé à propos du sort allant être réservé à la montagne de nouvelles dettes qui sont actuellement contractées. Il a déjà pu être observé que les banques centrales se sont largement émancipées, et il est souvent prédit que ce n’est pas fini. (*) Dans un autre sens, en complément éventuellement, il est recommandé de rallonger autant que possible le calendrier de leurs remboursements. Mais un nouveau débat vient se juxtaposer au premier, qui porte non pas sur le financement de la relance mais sur son contenu.

Quand les arbitrages renvoient à qui décide

Le vocabulaire de la crise s’enrichit de jour en jour. La résilience s’était installée, l’arbitrage monte en puissance. Les traders n’en ont plus l’usage exclusif, car il n’est plus seulement financier. Un nouvel arbitrage s’est imposé aux gouvernements qui dosent comme ils le peuvent protection sanitaire et économique en apportant des réponses variables et évolutives, le contrôle de la situation leur échappant des mains.

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse

Une nouvelle génération d’agences de notation est née, soulevant autant d’interrogations que les précédentes qui continuent sans que rien les concernant n’ait changé. Les petites dernières sont dénommées « extra-financières » et distribuent aux entreprises le label ESG après évaluation des performances selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. C’est dans l’air du temps.

Déclinaison malthusienne : « Épuisement des ressources, bienvenue dans l’anthropocène », par Hervey.

Hervey Déclinaison "Effondrement des richesses"

 

« La colossale expansion matérielle de ces dernières années a pour destin, selon toute probabilité, d’être un phénomène temporaire et transitoire. Nous sommes riches parce que nous vivons sur notre capital. Le charbon, le pétrole, les phosphates que nous utilisons de façon si intensive ne seront jamais remplacés. Lorsque les réserves seront épuisées, les hommes devront faire sans… Cela sera ressenti comme une catastrophe sans pareille. »

Aldols Huxley : « Le progrès : comment les accomplissements de la civilisation vont ruiner le monde entier ». Article paru dans la revue Vanity Fair en 1928.

L’esbroufe, ce mauvais pli qui ne s’efface pas

Il était déjà difficile d’accorder à la présidente de la Commission européenne le bénéfice du doute à propos de son plan Vert, mais cela devient chose impossible. Oubliant déjà ses proclamations en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, le Parlement européen vient en effet de soutenir à une large majorité le financement de grands projets de fracturation hydraulique par la Banque européenne d’investissement (BEI).

Ils sont tellement irresponsables

Ils ne pourront pas prétendre ne pas avoir été prévenus des deux grandes menaces clairement identifiées qui pèsent sur l’avenir de nos sociétés, le réchauffement climatique et l’accroissement des inégalités ! Mais la réponse qu’ils prétendent y apporter est-elle à la hauteur quand le « greenwashing » est de rigueur et le label ESG de la gestion socialement responsable est distribué à tire-larigot ?